Epilogue

Publié le par KaiM

- Je ne veux pas savoir ce qui s’est passé, déclara Dario en se relevant quelques minutes plus tard. Cela ne regarde que toi.

            Alexandre ne répondit pas. Il savait qu’il devrait garder le secret, pendant quelque temps du moins. Sinon, il allait vite se retrouver sur la liste noire de la moitié des dirigeants de la planète !

            Tarlaq émergea du fort, suivi de ses compagnons. Tous portaient de nombreuses blessures.

            - Puis-je vous être utile, messieurs ? demanda le maître Chanteur.

            - Vous pourriez nous soigner, proposa le baron.

            Le mage entonna une mélodie. Tout en guérissant ses amis, il les interrogea au sujet de la façon dont s’était déroulé le combat dans le fort.

            - Après une mêlée brève et confuse, Tektus s’est placé devant la porte, expliqua Namâric. Comme nos adversaires ne pouvaient arriver que par un seul chemin, étroit qui plus est, il les a mis en pièces un par un. Quelques archers ont bien tenté de l’abattre, mais ce colosse ne sent pas les flèches !

            - N’exagérons rien, intervint le Varak. Ca pique, ces trucs-là !

            - Au bout de quelques minutes, reprit le Paladin, les soldats ont changé de tactique et ont tenté de nous enfumer. Ayant le choix entre le combat et l’asphyxie, nous avons chargé dans le couloir. C’est alors que la terre a tremblé. Tous les gardes sont tombés raides morts. Qu’avez vous fait pour les exterminer ainsi ? Car je suppose que c’est à vous que nous devons la vie.

            - Il ne s’est rien passé, répondit Dario. Nous avons tué Kandrill, c’est tout.

            Tarlaq considéra le village en miettes, l’air sceptique, mais ne fit pas de commentaires.

            Le maître Chanteur grimaça en découvrant la blessure de Vladek.

            - Je peux refermer les plaies, annonça-t-il, mais pas recoller les membres. Désolé, capitaine, mais vous resterez manchot.

            - J’y survivrai, assura le guerrier. C’est juste difficile de garder l’équilibre. Et pourriez-vous m’expliquer pourquoi j’ai mal au bras, alors que je l’ai perdu ?

            - Ca n’a aucune explication, répondit le mage. Ca passera.

            Draxor tourna les talons et s’éloigna.

            - Olaf ! appela Namâric.

            Le guerrier au masque d’or s’immobilisa, la main posée sur la poignée de son sabre. Namâric semblait hésiter. Il remuait nerveusement les doigts, paraissait en colère, puis déterminé, puis peiné.

            - Tu es mort, dit-il finalement. Tu as été tué au cours de cette bataille. C’est cela que je rapporterai à l’Ordre. Finis ta vie en paix.

            Draxor se retourna vers le Paladin.

            - Merci, répondit-il. Sincèrement. Adieu.

            Et il partit vers le Sud.

            - Bon ! s’exclama soudain Alexandre. Si nous nous mettions en route ? La tempête est finie ! On peut encore rejoindre Dümrist avant la nuit ! Enfin, avant minuit... Je veux dire, avant que la nuit ne se termine !

            - Allons-y ! approuva Hustouk. Avec de la chance, on trouvera des chevaux sur le chemin.

            - Oui, avec beaucoup de chance... compléta Dario.

            - Vous auriez du être des Varak, remarqua Tektus. Nous, nous n’avons pas besoin de monture !

            - Vladek, fais moi penser à t’étriper pour m’avoir fait croire que tu allais me trahir ! ordonna Tarlaq.

            - Un jour, peut-être... répondit le capitaine.

            Et tous prirent la direction présumée de Dümrist. Derrière eux, le fort s’effondrait lentement, mur par mur. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et le reste de la journée s’annonçait magnifique.

            - Dites-moi, intervint soudain Namâric. Ne serait-ce pas une bande de Trolls que j’aperçois au loin ?

            Mais personne ne croyait plus à ses plaisanteries. C’était dommage, car les Trolls étaient réellement là, et fonçaient droit vers eux. Un jour comme un autre, en somme.

 

 

           

 

            Cette histoire n’entra pas dans la légende. Mais, bien des années plus tard, les historiens de Yagâtar durent la reconstituer pour comprendre le rôle déterminant qu’avaient joué le Prince Alexandre et les Bracelets d’Arzhan dans la Guerre du Tigre, qui devait, trois ans après ces événements, embraser le monde entier.

                                                                                      FIN

Publié dans histoiresdefarlo

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M
J'ai adoré l'épilogue...Je continu de suite....Moy
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S
Franchement j'ai adorée !<br /> On plonge tout de suite dans l'histoire et on s'attache à tous les personnages, aussi fantastiques soient ils !<br /> L'histoire, à la base, est superbe et puis bien raconté, tout est bien décrit !<br /> Encore bravo pour ce chef d'oeuvre !
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